On va commencer cette soirée de fin d’année. Je voulais vous faire partager quelque chose qui nous a beaucoup affectés ces derniers temps. Nous avons perdu deux collègues avec lesquels nous travaillons depuis des années : Michèle Dolin et Philippe Garnier. Philippe Garnier a toujours été très attentif à notre travail ; nous sommes très tristes d’apprendre son décès brutal. Michèle Dolin travaillait avec nous depuis les débuts du Salon. Michèle était une personnalité vraiment très singulière. Sa présence au Salon, parmi nous, dans le groupe de préparation, a toujours été d’une grande richesse. Elle avait une manière tout à fait à elle d’aborder la psychanalyse. C’était une femme d’esprit – d’esprit libre, je dirais – et elle avait une jeunesse de cœur extraordinaire. Elle était toujours ouverte à tout ce qui était un peu inédit et nouveau. Elle témoignait beaucoup d’enthousiasme et de reconnaissance à ceux qui osent s’aventure dans l’analyse. Elle était passionnée par l’écriture ; elle était elle-même dans l’écriture. Elle a écrit de nombreux articles. Claude Maillard est là ; Les livres de Claude Maillard étaient toujours un événement, elle en témoignait par des écrits. Elle aura participé aussi à un projet qui va voir le jour bientôt à l’initiative de Claude Maillard consacré à des femmes analystes. Elle nous faisait profiter avec élégance aussi de sa grande culture ; une culture très métissée, Michèle avait énormément voyagé, née en Algérie, elle avait vécu aussi en Indochine. C’est une femme qui n’était pas triste. Et j’ai envie de dire qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas tristes, mais elle nous manque. Elle a contribué à apporter au Salon un peu moins de sévérité et un peu plus de légèreté. On peut dire que la psychanalyse ne l’a jamais lâchée. Elle s’est passionnée pendant ces deux dernières années pour plusieurs livres ; j’en citerai trois qu’elle a soutenus au Salon. Elle a présenté avec Philippe Beucké le livre de Danièle Arnoux sur Camille Claudel, dont la vie, bien sûr, ne pouvait pas ne pas la saisir. Et elle a accompagné Danièle Arnoux, je crois, dans d’autres lieux aussi. Elle a participé à la présentation du livre de Catherine Millot, Abîme ordinaire. Là aussi, elle était très heureuse d’y participer. Récemment encore, elle a présenté le livre de Fethi Benslama, L’Islam à l’épreuve de la psychanalyse. C’est très bien venu que Michèle ait pu, avant de partir, passer par ce livre qui lui faisait refaire un voyage, dans des régions dont elle était familière et dont elle gardait encore lesn odeurs et les saveurs. La cause des femmes continuait à la préoccuper et là-dessus aussi elle avait un discours toujours très intéressant. Voilà, elle nous manque déjà beaucoup. Si vous voulez lire certains des articles qu’elle a faits pour les livres que je viens de citer, ils sont sur le site, www.oedipelesalon.com J’en profite d’ailleurs pour vous rappeler que ce site fonctionne depuis deux ans. Vous y trouverez à la fois l’artiste que nous recevons, et le psychanalyste. Il y a également un cabinet de lecture qui est fait très régulièrement sur l’actualité des livres par Annick Bianchini et d’autres choses encore que je vous laisse découvrir. Ce soir nous allons assister à un deuxième passage, une nouvelle présentation des trois des livres que nous avons reçus cette année. Le groupe de préparation cette année a retenu sept livres ; le livre de Gérard Haddad, Le jour où Lacan m’a adopté ; Fethi Benslama, La psychanalyse à l’épreuve de l’Islam ; Michèle Schneider, Big Mother ; Jean-Richard Freyman, La mère-amour ; Charles Melman, L’homme sans gravité ; Janine Altounian, L’écriture de Freud ; et Sylvie Le Poulichet, La psychanalyse de l’informe. Parmi ces sept livres, le groupe de préparation cette année a proposé que trois de ces livres concourent au Prix Œdipe. Le livre de Gérard Haddad, Le jour où Lacan m’a adopté. Gérard Haddad a proposé ce soir à Claude Rabant de venir présenter pour nous son livre. Le livre de Fethi Benslama, La psychanalyse à l’épreuve de l’Islam. c’est Olivier Douville qui va nous en parler ce soir. Le livre de Janine Altounian qui a demandé à Pierre Babin de venir ici le représenter ce soir. A l’issue de ces trois présentations brèves, nous remettons le vote au public. Le Salon vit par les échanges avec son public. Pour nous c’est important encore cette année, ce soir, de vous remettre ce choix final pour le prix Œdipe 2003. Le lauréat du prix de 2003 recevra ce soir une œuvre de Ghilaine Escande, qui est là, et qui est l’artiste qui a exposé au salon ces deux derniers mois. Maintenant on va faire un tirage au sort pour l’ordre de passage. Pierre Babin va commencer. Nous écouterons ensuite Claude Rabant et Olivier Douville. Je vais passer tout de suite la parole à Pierre Babin pour le livre de Janine Altounian. |
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Le livre de Fethi Benslama « La psychanalyse à l’épreuve de l’Islam » par Olivier Douville |
Le livre de Gérard Haddad « Le jour où Lacan m’a adopté » par Claude Rabant |
Le livre de Janine Altounian « L’écriture de Freud » par Pierre Babin |
Le prix Œdipe le Salon 2003 a été décerné à Gérard Haddad
pour son livre Le jour où Lacan m’a adopté Editions Grasset