En fait il s’agit de sept études cliniques, autour des mères d’aujourd’hui et à ce titre l’ensemble est passionnant parce qu’on y trouve la question de l’immigration et de l’exil, de la PMA, le père-mère … et tant d’autres figures de notre époque.
C’est un livre émouvant parce que les psychanalystes qui racontent des éléments de cures, au-delà des réflexions théoriques, font facilement état de leurs affects, de leurs associations, de leurs rêves, voire de leur humeur au moment des séances. Je ne suis pas sûre de comprendre vraiment ces histoires mais qu’importe, elles se lisent bien, et pour moi, de pénétrer ainsi dans l’intimité de l’écoutant, leurs donne une qualité de vérité rare.
Évidemment le terme de transfert et contre-transfert m’est assez étranger, et je ne comprends pas comment certains effets signifiants comme « enlevez ma mère de moi ! » (tout à fait repéré puisque Estelle Louët l’écrit plusieurs fois « enlevez cette merde de moi ») ne fait pas l’objet d’une intervention de l’analyste, mais cette étrangeté n’entame pas mon respect pour leur travail.

Jeanne Lafont, psychanalyste, psychothérapeute. Mes livres : Chez Point hors ligne, Topologie ordinaire de Jacques Lacan, 1986; Topologie lacanienne et clinique analytique, 1990. Les pratiques sociales en dette de la psychanalyse, 1994. Chez EFEdition. Les dessins des enfants qui commencent à parler, 2001; Six pratiques sociales, (livre collectif), 2006; La langue comme espace, 2015.
