L’Invité : mardi 13 fevrier 2007

Pierre DAVIOT pour son livre "Jacques Lacan" et le sentiment religieux. Editions érès Présentation Charles Sarfati

 

Pour ceux qui connaissent Lacan, ce titre peut faire énigme voir problème. Le lecteur peut se demander de quoi traite ce livre. S’agit-il des rapports entretenus entre Lacan et le sentiment religieux dont il se défiait tant ? Ce senti mensonger dont il se défiait tant ! Le titre aurait-il été imposé par la maison d’édition ? Il faut relever que les mots « sentiment religieux » apparaissent deux fois dans le corps du livre…

Quand nous avons reçu Pierre Daviot pour la soirée de présentation, nous lui avons posé d’emblé la question. « Dès avant 1914, un lien, nous dit-il, avait été fait par les surréalistes entre le travail poétique et une certaine tradition qui ne se voulait que religieuse mais qui était dans l’ésotérisme avec Nerval. Chez Breton, c’est une expérience de révélation mais qui rejette tout aspect religieux. On le retrouve dans l’expérience de l’écriture automatique mais tout autant chez les mystiques. Or il y a eu un lien entre Lacan et les surréalistes, au moins avec Breton. Quand celui-ci dit qu’il n’a jamais été aussi touché et ému par certaines expériences subjectives qu’avec celle de l’écriture automatique, moi je dis : c’est ce que j’ai vécu sur le divan ! » Ce qui est éprouvé là est de l’ordre du sentiment religieux – au sens où cela vient d’être défini – mais pas au sens de la religion institutionnalisée. Peut-on aller jusqu’à penser que l’expérience subjective d’une interprétation avec cet effet euphorisant où le sujet ne se sent pas manquant pour autant que l’image dans le miroir est transitoirement complète, serait une expérience fondamentalement religieuse ?

Charles Sarfati

   
 
   
 
 

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