Claude Maillard « La Grande Révolte, le tragique de la technique » (2è version)

Frénésie Editions, Penne d'Agenais, 2010. Tiré à 421 exemplaires numérotés, dont 124 signés par l'auteur, 164 pages, 102€

Cabinet de lecture : Annik Bianchini nous donne son avis

Journaliste, Annik Bianchini Depeint a enseigné au Centre culturel français de Rome. Elle collabore régulièrement à “Actualité en France”, la revue d’information du ministère des Affaires étrangères et européennes. Ses publications sont orientées, par priorité, sur les auteurs et les événements alliant connaissance et recherche, notamment dans le domaine des sciences humaines et de la psychanalyse.

“Un fait est tel. Qu’il a fallu ce fait. Cette mort d’un homme parmi tant d’autres.
Mort, qui a pu passer ou a passé in-aperçu. Sauf pour et avec  qui le “in” fait entendre l’aperçu d’un chemin… … Le bruit de la porte d’enfer s’est fait entendre. Se fait entendre. Ouvrant le four glacière. A n’en pas sortir. Incipit. Droite, gauche comme à la rampe, les assassineurs sont virtuellement en service. Au service et aux commandes de la mort calculée, programmée, virtualisée par les formateurs de machines…”

Ainsi commence et se continue, en version 2, “La Grande Révolte”.

Ce très bel ouvrage de Claude Maillard, tout en restant dans le même registre et la  même lignée que fut la première version,  n’est ni un doublon, ni une répétition commune, ni même une nouvelle édition de la version 1. Elle en est le surlignage et la poursuite, en reposant les questions vertigineuses concernant l’actuel d’une technologie délirante précipitant l’homme dans du tragique  sans retour, en le rendant soumis aux machines lesquelles, en tant qu’elles-mêmes esclaves,  l’esclavagent à leur tour.

Cette 2è version est aussi un défi quant à sa mise en scène. Se désirant simple, voire classique et même banale au premier regard, elle se livre à l’aventure périlleuse de faire de cet ouvrage une œuvre d’art aussi rare et précieuse, page après page, qu’en sa première version. Et ce, en créant de nouvelles formes et surfaces de projection, accentuant ainsi, par creusements et mises en relief, d’autres chemins de lecture, tout en remémorisant intégralement le texte initial.  

 Et voilà que la suite, que l’auteur Claude Maillard va donner aux 2 versions de “La Grande Révolte”, s’annonce porteuse d’un titre surprenant, à découvrir là où s’afficherait – puisqu’il est question d’affiches – la question via Gomorrhe : après le Z, quelle lettre ?

En attendant ce nouveau franchissement de ligne, redisons que ce livre “La Grande Révolte” en sa version 2, vivant dans les entrelacs de la lettre, se volte et se re-volte, donnant figure de langue d’écriture à l’aventure textuelle de cet étrange voyage.

Ecrivain, médecin, psychanalyste, Claude Maillard a publié un nombre important d’ouvrages dont “Folie Babel”, “Le Scribe”, “Les Pommiers de Sodome”, “82 Dressages”, “La Canopée malaise”… Peut-être est-il intéressant d’ajouter que Claude Maillard est membre de l’Association des Amis d’André Gide, de la Société de Bibliologie et de Schématisation, Membre fondateur du groupe LAIRE, première revue sur disquette de littérature informatique…  Elle est l’auteur d’œuvres photographiques,  sonores, de poèmes électroniques sur ordinateur…
Ses plus récents ouvrages figurent en place dans de prestigieuses bibliothèques et fondations internationales. 

“La Grande Révolte” en ses 2 versions est consultable à la librairie Les Argonautes – 74,  rue de Seine, 75006 Paris — spécialisée dans les éditions originales, les lettres et autographes.

Annik Bianchini

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.