Annik Bianchini nous donne son avis Josette Gril « Vivre après la mort de son enfant » Des parents témoignent

Préface de Stéphanie Fugain - Editions Albin Michel 2007, 302 p., 16,50€

 

Peut-on vivre normalement la perte d’un être cher, d’un enfant, d’une partie de soi ? “Pendant des mois, j’ai vécu totalement anéantie, je ne savais plus qui j’étais. Je n’étais que douleur, ma tête était vide. Je n’avais plus mon corps, je flottais à côté”, exprime l’auteur, psychanalyste à Paris, qui a perdu  son fils de 21 ans en 1994, d’un accident de plongée. Après avoir raconté sa propre histoire dans un premier livre, Josette Gril est allée à la rencontre de parents ayant, comme elle, perdu un enfant, pour tenter de comprendre comment il était possible de continuer à vivre en subissant l’insoutenable. Dans la première partie de l’ouvrage, en une cinquantaine de pages, Josette Gril aborde les temps forts et les aspects essentiels du deuil: l’annonce, l’enterrement, les manifestations physiques de la douleur, la culpabilité, la colère, les relations  avec l’entourage…

Tout en cherchant à répondre à la questions : “Comment vivre avec le manque, l’absence ?”, elle réfléchit à la spécificité du deuil d’enfant et souligne le rôle fondamental de la douleur. La douleur dévaste mais garantit aussi qu’on est en vie, reste inscrit dans la vie.
La seconde partie recueille le témoignage de six hommes et neuf femmes de tous âges, tous milieux, ayant perdu leur enfant par accident, maladie ou suicide, et ce depuis quelques mois pour certains, de longues années pour d’autres. Si les circonstances de la mort, l’histoire de chacun et de la famille au moment du drame, mais aussi les façons de réagir apparaissent dans toute leur diversité, des points communs se dessinent nettement, qui tissent le lien profond que le livre cherche à établir avec ses lecteurs.
“Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’Ombre qui s’épaissit.
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans la Cave, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.”
Birago Diop, Leurres et lueurs.

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