Cabinet de lecture : Annik Bianchini nous donne son avis |
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« Toute lecture est une expérience, si ce n’est, quand elle n’est pas vaine, une aventure. La lecture d’un livre de psychanalyse, si l’on entend par là, de façon idéale, parvenir à son intelligence de part en part, s’inscrit de la même façon qu’une cure dans une perspective temporelle longue », écrit Pierre Bruno dans les premières lignes de son livre. Il n’y a pas de savoir psychanalytique, mais plutôt, dit l’auteur, « un savoir déposé », un savoir du psychanalyste. Accueillir le symptôme, et non le traquer, dénouer le fantasme, et non l’entretenir sont les deux axes de la direction d’une cure. La cure analytique amène au déchiffrement de l’inconscient. L’analysant se retrouve rebut de ce déchiffrement, et c’est dans cette position qu’il trouve une satisfaction. L’auteur étudie, point par point, les différentes dimensions de cette expérience analytique. Pierre Bruno est psychanalyste à Paris, membre de l’Association de Psychanalyse Jacques Lacan (APJL). Il est le créateur et le directeur de la revue Barca ! Poésie, politique, psychanalyse et directeur de la revue Psychanalyse (Érès). |
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L’ouvrage, qui s’adresse également à un public non averti du vocabulaire psychanalytique, est ordonné en cinq parties claires qui cernent les points essentiels. Ce livre suit un fil, celui du symptôme. La conception psychanalytique du symptôme est définie ici comme le marqueur, ou le stigmate dans sa forme pathologique, du Non-rapport sexuel. Mais on sait que le symptôme prend une variété de formes qui ne font pas liste finie. On pourrait dire, explique Pierre Bruno, que ce qui qualifie un symptôme est qu’il puisse céder à l’interprétation, révélant ainsi en quoi le côté vérité du sujet y est pris; l’autre côté étant, comme savoir, le symptôme lui-même, et non l’autre côté du sujet, puisque le sujet n’en a qu’un seul. Un certain nombre de pages sont consacrées à la perversion. Pierre Bruno prend, quant à la perversion, et notamment au sadisme, deux grandes références à Lacan : « Kant avec Sade », et une série de leçons dans le séminaire « D’un Autre à l’autre », plus quelques notations sur le masochisme. Y est par exemple retracée la question du vrai qui se fait passer pour faux et du faux pour vrai, à partir d’un cas rapporté par Joyce MacDougall et de deux romans, « l’Anglais décrit dans le château fermé » de André Pyere de Mandiargues et « Histoire d’Ô » de Pauline Réage. Cet ouvrage, d’une écriture à la fois rigoureuse et claire, renvoie à des notes précises tout en prenant appui sur des références littéraires et des épisodes cliniques. Annik Bianchini |