L’Invité : mardi 13 janvier 2004

Christine LAZNIK pour le livre "L’Impensable Désir" Editions Denoël Présentation par Delia Kohen

 

Nous avions reçu Marie Christine Laznik en 1995 pour son livre qui reste de référence sur l’autisme chez l’enfant. Aujourd’hui nous la retrouvons sur sexualité et féminité au prisme de la ménopause ou « l’impensable désir » ;
M.C Laznik a eu la très bonne idée d’aller sur un terrain très peu fréquenté par les psychanalystes. L’âge mûr, l’âge critique ne semble pas éveiller l’intérêt de nos collègues qui se tournent plus volontiers vers l’enfance, l’adolescence et pourquoi pas vers la vieillesse. M.C Laznik relève le défi et tente de lever le voile opaque et pudique qui masque le devenir de la vie érotique des femmes débarrassées de la maternité.

L’expérience clinique du psychanalyste dans ce livre est enrichie d’une enquête auprès de femmes en consultation médicale spécialisée offrant un traitement de la ménopause. L’écoute proposée dans de tels lieux délient les langues et fait entendre les préoccupations des patientes.

La littérature, le cinéma sont aussi des appuis dont se sert l’Auteure pour aborder cette question. C’est avec beaucoup d’intérêt que l’on retrouve Colette, et Simone de Beauvoir qui témoignent abondamment dans leurs écrits de ce temps de leur vie. Les travaux d’Hélène Deutsch psychanalyste pionnière de l’émancipation des femmes qui a écrit sur la ménopause dans les années vingt, est aussi abondamment citée.

M.C Laznik propose une lecture freudienne de la ménopause. Dans la suite d’Hélène Deutsch elle considère la ménopause « comme une troisième, et dernière, reprise du complexe d’Œdipe ». Elle recherche les causes névrotiques qui peuvent conduire à une « désaffection de la vie sexuelle et du désir » chez certaines femmes. Elle suggère l’hypothèse de fantasmes incestueux dirigés vers le fils adulte et qu’elle nomme le « complexe de Jocaste ».
La clinique de la ménopause est l’occasion de revenir sur la féminité dans son rapport au phallus, au manque, à la castration. Les formules de la sexuation sont ici aussi très efficacement utilisées « pour figurer les différents changements de position qu’une femme peut connaître ».

Le maintien du désir entre un homme et une femme est aussi une préoccupation majeure dans ce livre dont M.C Laznik rappelle les conditions. Elle s’inquiète de ce que les jeunes générations de femmes, bien sous tout rapport, n’en oublient les coordonnées.

Les mères seraient-elles responsables de ce défaut de transmission ?

Delia Kohen

 

 

   

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