Luminitza C. TIGIRLAS |
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…Le moindre de celle qui écrit Moindre est le dernier mot d’Un peu profond ruisseau, livre de Catherine Millot venant de paraître et qui s’introduit, chez nous lecteurs, par la mort. Car avant sa mort, la mère centenaire de la psychanalyste lui apparaît comme la même mais moindre. La fin, beckettienne, est précédée d’encore un mot définitif : inannulable. Ensemble les deux mots forment une phrase : Inannulable moindre. C’est un amoindrissement de la chair qui ne peut pas être annulé, il est irrévocable, Catherine voit sa mère se réduire à sa bouche grande ouverte. La mère devient Winnie, crée par Becket pour parler et s’enliser lentement dans un mamelon désertique de la pièce Oh les beaux jours. Maintenant la mère est une fiction, mais la douleur de la fille est-elle moindre ? Luminitza C. Tigirlas
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