L’Invité du 13 mars 2012 – Eric Didier pour

Cinq Conférences sur la psychanalyse d'enfants Editions Petite Capital, 2011 Présentation Delia Kohen


Eric Didier

Rares ont été les soirées consacrées spécifiquement à la psychanalyse avec les enfants au Salon.

Cette rencontre ce soir avec Eric Didier tombe fort à propos puisqu’elle coïncide avec des événements particulièrement préoccupants autour de la prise en charge des enfants autistes. La difficulté du travail avec ces enfants et leur famille n’a jamais échappé aux psychanalystes qui, nombreux, et depuis l’origine de la psychanalyse, ont tenté d’explorer le monde de l’autisme et réfléchi aux modalités de la prise en charge thérapeutique. Personne ne doute qu’il faille toujours


Delia Kohen

continuer à améliorer les soins, les conditions d’accueil et de vie de ces enfants et que l’éducatif ne soit un pan nécessaire. Nous ne sommes pourtant pas dupes des manœuvres qui concernent les soins psychiatriques des enfants et des adultes dans leur ensemble et de la mise au ban de ce que la psychanalyse a toujours tenté de soutenir des conditions de préservation du « désir humain » dans sa singularité, ce que nous nommons une « éthique du sujet ». Les menaces qui pèsent dans le domaine du soin sont en marche depuis de nombreuses années. Eclairer ces débats et leurs véritables enjeux reste notre tâche actuellement.

Moi, je laisse faire, je regarde les étincelles », ce livre d’Eric Didier qui fait suite à « Paroles d’enfants à un psychanalyste », témoigne d’une clinique psychanalytique avant tout. Il n’est pas réservé aux seuls psychanalystes d’enfants. Il aime dans son cabinet, ce va-et-vient d’adultes et d’enfants, ces deux cliniques s’enrichissent l’une l’autre. Il en parle avec finesse, simplicité, rigueur et sans dogmatisme. Rien  non plus de la spécificité de la psychanalyse avec les enfants n’est oublié; les préliminaires, le travail avec les parents. Un enfant ne vient jamais seul, le psychanalyste est confronté à la constellation familiale, l’écoute des parents est nuancée dans ses différentes modalités et loin d’une culpabilisation des parents dont à tort, on nous fait reproche. Eric Didier s’intéresse au malaise des parents et aux sentiments d’échec dans l’éducation de leur enfant.


Françoise Hermon-Vinerbet

L’engagement d’Eric Didier dans les cures avec les enfants est clair. La parole est à l’enfant, le savoir de son côté. Son patient un analysant, un sujet responsable et comptable de son symptôme. Il est impossible autrement de faire un travail analytique, insiste Eric Didier, sauf dans des situations particulières d’un traumatisme réel. Il est important que l’analyste reconnaisse le préjudice subi par l’enfant.

Les symptômes sont une énigme, porteurs de questions existentielles qu’il faudra dénouer, éclairer pour que l’enfant poursuive son développement physique et psychique.
Eric Didier évite l’archivage du savoir et la forme qu’il donne aux séquences cliniques  » je ne dis jamais ce qui se passe avant ni après, je prends un moment et j’essaie d’en tirer des questions, des enseignements », évite l’ennui de certains récits de cure.


Paolo Lollo

« Les cinq conférences sur la psychanalyse des enfants » prononcées à l’université du Sichuan à Shengdu par Eric Didier, montrent qu’on peut enseigner la psychanalyse et transmettre à un auditoire qui cherche à s’initier, la méthode freudienne. Le style que l’auteur a eu l’élégance d’adopter y a sûrement contribué.
Un livre à lire et à relire, un livre qui ouvre à la confrontation des pratiques.

Delia Kohen

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