Voilà un livre précis qui parcourt la bible derrière le fil rouge de l’histoire de Caïn et Abel !
Pour moi, le plus intéressant est la description des « institutions » de justice, des lois précises du Lévitique qu’elle décrit et interprète dans ce fil d’une « rivalité structurale » entre frères ou sœurs, et des moyens de, à la fois, la reconnaitre et la limiter ! Avec mult exemples ! Au cours du texte, elle évoque la culture hébraïque de Freud, évoque surtout les sources de ces avancées. Ainsi la « Traumdeutung, « semble devoir son titre à la bible hébreu/allemand de Philppson »… qu’elle cite souvent avec le détail de présentation t typographique. C’est un travail minutieux !
Mais cette traversée, pleinement renseignée et appuyée sur d’autres réflexions d’exégètes ou commentateurs de la bible, reste dans le fil (sous-entendu) d’une critique du recours de Freud au mythe d’œdipe, (d’origine grecque comme on sait) et on l’entend sans cesse, au lieu de Caïn et Abel ! A la fin il y a un chapitre entier avec le titre « il n’y a pas de meurtre du père dans la bible ».
Jeanne Lafont, psychanalyste, psychothérapeute. Mes livres : Chez Point hors ligne, Topologie ordinaire de Jacques Lacan, 1986; Topologie lacanienne et clinique analytique, 1990. Les pratiques sociales en dette de la psychanalyse, 1994. Chez EFEdition. Les dessins des enfants qui commencent à parler, 2001; Six pratiques sociales, (livre collectif), 2006; La langue comme espace, 2015.