Michel Bousseyroux La réson depuis Lacan

Stilus éditions, collection nouages, 2018

Jeanne Lafont.

Mes livres : Chez Point hors ligne, Topologie ordinaire de Jacques Lacan, 1986; Topologie lacanienne et clinique analytique, 1990. Les pratiques sociales en dette de la psychanalyse, 1994. Chez EFEdition. Les dessins des enfants qui commencent à parler, 2001; Six pratiques sociales, (livre collectif), 2006; La langue comme espace, 2015.

C’est un livre sérieux dans lequel on a du mal à rentrer, mais une fois qu’on y est (ça m’est arrivé vers la page 80) il est passionnant : une traversée précise de l’enseignement de Jacques Lacan, autour principalement de RSI et du Nom du père, mais tous les concepts s’y retrouvent.

L’auteur s’attache à montrer les changements de cap, les point de bascule, les différentes étapes de la formalisation, repartant de Freud, et montrant ce que Lacan transforme, fait évoluer, et invente. L’essentiel reste le père et la question de l’Œdipe. Mais aussi, l’auteur reprend le séminaire sur Joyce et l’invention lacanienne du sinthome comme nécessaire au nouage du borroméen ou l’importance de la suppléance : « les différentes sortes de suppléances au non-rapport sexuel dont Lacan fait état, on en inventorie sept » (p 136) qu’il nous déploie et que je vous laisse deviner.

Il faut noter que toute la partie topologique de l’enseignement lacanien est (ce qui est relativement rare) tout à fait détaillée : les dessins y sont, commentés, et repris dans le cours du texte, en expliquant la fonction des concepts, des trous,  des dessus-dessous, et dans une vision historique de « cette méthode », parce que les nœuds pour parler de psychanalyse, c’est aussi une méthode, (j’en suis bien d’accord). Des premiers dessins de RSI  au dernier, le nœud de trèfle ouvert, Lacan évolue et l’auteur nous en montre les étapes, et les transformations, jusqu’à cette Réson qui tinte dans les frottements entre les cordes « inconscient et sinthome »…

Les derniers chapitres, malgré l’impression de quelques redites, (comme s’il reprenait ses démonstrations d’un autre point de vue, comme une espèce de résumé) sont les plus novateurs parce que l’auteur revient sur la manière de Lacan et ses séances courtes. Il nous montre à quel point elles sont essentielles à l’expérience clinique de Lacan, et comptent comme fondement dans son élaboration.

Jeanne Lafont

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