Robert Samacher, Psychanalyste, membre de l’Ecole Freudienne, ex-maître de conférences à l’Université Paris-Diderot (Paris 7). |
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Max Kohn propose un recueil d’articles intitulé Traces de psychanalyse pour une bonne part publiés chronologiquement entre 1979 et 2006. M. Kohn étend sa recherche de l’événementiel à la psychose à partir de l’œuvre de Maldiney, il considère qu’une certaine lecture de Levinas et de Ricoeur rencontre les intuitions de Maldiney sur l’événementiel dans la psychose. C’est « entre l’événement qui ne s’approprie pas lui-même à lui-même et l’événement proprement humain capable de s’approprier, que se situe la lacune essentielle du psychotique ». Cette démarche phénoménologique en psychopathologie découle d’après l’auteur d’un « Dire éthique » qu’il s’agit de privilégier. Les deux premières parties du livre le Pré-analytique et Récits sont difficilement dissociables, tant la question du Witz, du narratif et de l’événement s’enchevêtrent. M.Kohn va ensuite développer la notion de clinique de l’écart qu’il relie aux apports de la pensée phénoménologique de J.T. Desanti. L’écart délibérément agi relie et oppose en même temps. Dans la dernière partie de cet ouvrage : Traces, l’interview que M. Kohn accorde à Céline Masson en vient à la question du transfert à une langue, le yiddish a un statut de paradigme, il souligne l’universalité du rapport du sujet de la parole à une langue constituée. Pourquoi M. Kohn s’est-il fixé sur le yiddish, cette langue qui inconsciemment le traverse ? Dans son allocution, lors de la remise du prix Max Cukierman, M. Kohn par le mot d’esprit suivant « le yiddish produit inconsciemment des mots-boutons qu’il met sur les trous d’une langue-costume qui sert à nous habiller depuis plus de mille ans » a proposé au public, la métaphore de sa théorie du Witz. |
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Robert Samacher – 1er août 2008 |