Pascale Hassoun Un dragon sur le divan, chronique d’une psychanalyste en Chine

Éditions érès, 2017

Isabel Korolitski, Psychanalyste

Le livre de Pascale Hassoun nous raconte comment à la demande de : Huo Datong, psychanalyste chinois formé en France, et fondateur du premier Centre de psychanalyse en Chine, elle a été amenée avec d’autres à penser formation, cure, supervisions ou deuxième regard.

Tout au long de ce récit passionnant l’auteur nous fait part de sa rencontre avec la culture chinoise, les mythes fondateurs de l’Empire du Milieu ; tout en faisant référence au Freud des débuts de la psychanalyse, elle est amenée à repenser réinventer.

Et ainsi éviter l’écueil missionnaire.

La psychanalyse n’est pas un dogme, mais une pensée en mouvement.

Tout au long de son travail Pascale Hassoun pense inconscient, transfert, élaboration psychique et construction du sujet. D’une langue à l’autre, d’une culture à l’autre, les ponts se font.

Ce travail captivant nous convoque à bien des réflexions sur la transmission de la psychanalyse.

Quelles sont les attentes et les difficultés des jeunes praticiens ?

D’un continent à l’autre, la passe des questions, l’écho des difficultés.

C’est avec un langage simple que l’auteur s’interroge et transmet le plus complexe du psychisme, des liens corps psyché et du trans-générationnel.

Interrogeant le trauma, ce qui emmure dans l’impossible « à dire » d’une génération, se manifeste dans sa descendance.

Les non dits, les humiliations … Ce qui surgit là où l’on ne l’imaginerait pas.

Toutes ces questions, ces blessures, ces souffrances viennent nous interroger.

Lecture à plusieurs niveaux, un récit qui vient interpeller le futur analysant, les jeunes praticiens psychiatres, psychologues, consultants…

Ou les analystes dans leur cheminement de praticien.

Un dragon sur le divan est un témoignage sur le parcours d’une psychanalyste, qui telle le héros du « Complexe de Di » de Dai Sijie, se voit confrontée à la complexité des frontières conceptuelles.

Pascale Hassoun avec une grande sensibilité nous invite à repenser une pratique face à l’autre, ce toujours inconnu.

Isabel Korolitski

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