Francoise Hermon
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Le titre de ce livre annonce la virulence de Pierre Eyguesier qui, avec ce recueil de textes, nous offre un ensemble de réflexions sur ce qui pourrait faire revivre la psychanalyse malade de se vouloir immortelle, malade de par la crispation des analystes qui s’y cramponnent de manière défensive sans vouloir rien changer.
Il s’agit d’un livre touffu mais lumineux dont l’enjeu est le sauvetage de l’œuvre de Freud revisitée par Jacques Lacan, pour que revive la psychanalyse, après avoir été négativée et transformée par une révolution traversant d’une part, l’ordre du politique qui règle nos sociétés capitalistes, et d’autre part l’ordre sexuel qui depuis Freud s’est inversé, rendant obligatoire l’exercice d’une sexualité auparavant taboue.
Lire le drame de l’humain à travers l’unique prisme du fantasme œdipien, c’est s’éloigner de ce que l’auteur nomme « la curiosité hystérique », pour constituer un savoir sur le sexe, une parole didactique,; ce qu’il appelle –l’hystérie curiosité-, ne demande plus au psychanalyste de se taire, mais
Cela entraine la nécessité pour l’analyste de parler et de parfois se dévoiler.
Il ajoute que si, comme le dit Lacan dans son texte sur l’agressivité, les patients qui nous arrivent se trouvent dans une « formidable galère sociale », c’est là que les analystes sont convoqués et qu’ils ne peuvent se dérober, que c’est avec« fraternité » et non mépris et morgue qu’ils peuvent envisager de réagir.
Psychanalyse négative :Casa do fim et Autres textes, bien qu’écrit comme un journal de vacances à l’image des cahiers de vacances des enfants, possède le charme des écrits nécessaires à ceux qui s’en acquittent. Aussi éloigné que possible d’un ouvrage de commande; il a la vertu énergique de celui qui défend l’objet qui lui est cher, mais refuse d’être aveugle, tant par rapport à son objet, la psychanalyse, que par rapport au caractère tout relatif et subjectif de ces assertions personnelles de psychanalyste déterminé et limité. Francoise Hermon |