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Note sur L’énigme de la manie de Paul-Laurent Assoun ( « transcription non réécrite par l’auteur » ) Je constate une fois de plus l’intrépidité de Paul-Laurent Assoun, qui aborde l’énigme de la manie, puisque énigme il y a. C’est peut-être la dernière du point de vue de la nosographie psychanalytique. La schizophrénie est déjà largement balisée, de même que les paranoïas, la mélancolie déjà un peu moins, quoi que dans un texte vraiment fondateur de Freud mais qui reste à déchiffrer, et c’est ce que je proposerai tout à l’heure. Quant à la manie, il y a de nombreuses citations de Freud qui sont collationnées par Paul-Laurent, mais il faut bien dire qu’il n’existe nulle part un texte unique. Quand je dis que l’énigme de la manie reste à établir, je ne parle pas de la description psychiatrique qui est déjà brosée. Je parle de ce genre d’énigmes qui sont dans les évidences d’observation et c’est bien le cas pour la manie, sans doute parce que c’est elle qui touche au plus près un des ressorts de la normalité, le genre de style hypomane qui nous prend lorsque nous arrivons à triompher, il faut bien le dire très sporadiquement, très cycliquement du vide d’objet de la cause du désir. C’est bien cela qui est fondateur pour l’ensemble de l’humanité : une sorte de cycle hypomanie/dépression, que nous pouvons vérifier pour chacun d’entre nous à chaque instant sans qu’il y ait pour cela de causes réelles. Gérard Pommier |
Paul-Laurent Assoun
"L’énigme de la manie" La passion du facteur Cheval Arkhe Editions, 2010