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« Enigmes » Plutarque constatait : « La sphinge tresse ses énigmes ». Ce tressage d’un texte » bourré d’énigmes « à l’instar de ce qu’écrivait Lacan à propos du « Banquet » invite, pour suivre l’exemple d’Œdipe, à les dénouer. Transfert à Lacan et à Freud, de Lacan à Freud et de ce qui permet à Freud de deviner le transfert. Le jeu, la déclinaison des différentes variations littérales du terme, les occurrences du signifiant constituent l’armature du travail : » Rat » (moyen, instrument, conseil), » Heirat » (mariage), » Verhaten » (trahir, révéler), » Ratten » (les rats), » Spielrat » (joueur invétéré), » Ratsêl » (l’énigme) et » Unrat » (déchet, résidu)…. On y est ! Mais les mots » ratent » les choses, subsiste l’énigme de la lettre, l’insistance du signifiant et la contrainte du supposé savoir- ce sujet qui personnifie le déterminisme psychique. En français pendant longtemps » zwang-neurose » fut longtemps traduit par névrose obsessionnelle, histoire de l’homme aux rats qui succède dans les cinq psychanalyses à l’analyse de Dora, là où Freud propose : » Le transfert doit être deviné « (erraten). Ceci est systématisé dans une note du même texte de 1923 : » le transfert destiné à être le plus grand obstacle de la psychanalyse, devient son plus puissant auxiliaire, si on réussit à le deviner à chaque fois et à en traduire le sens au patient « . Etonnant trajet auquel nous sommes conviés, qui dévoile, découvre, relie autant d’histoire et de repères en si peu de mots. Tout comme l’équivoque, l’allusion est un art. Revenons à l’énigme, le point de départ c’est le désir de Freud autre nom de l’énigme de transfert. L’auteur(e), à s’interroger sur ce qui conduit Freud à découvrir la psychanalyse, est du même coup conduit à interroger son désir propre. Quelque chose qui implique son désir l’interpelle personnellement qui passe par le questionnement sur la mort de Socrate, les aléas du contre transfert ou l’énigme du féminin qui ouvre sur les mystères de la passe. Finalement le transfert échappe au quantifiable : » la rationalité ne se réduit pas au calculable et au contrôlable » écrit Catherine Muller, ce » voyage entre les langues dans le monde obscur des lettres et des signes « , est une invite aux psychanalystes à concilier savoir-faire F.Cohen |
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L’Invité : mardi 8 fevrier 2005
Catherine MULLER pour son livre "L’énigme, une passion freudienne" Editions érès Présentation par Francis Cohen