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Daniel Bonetti psychanalyste à Charleroi, membre du « Questionnement psychanalytique » auteur de « L’arbre effeuillé et autres brindilles » paru chez notre ami Gérard Albisson (Edition : les carnets de psychanalyse). D’entrée, j’extrais une des citations en exergue; celle de Georges-Arthur Goldschmidt « (in : Quand Freud voit la mer) » : Tout texte dérive ce dont il parle, il le déplace. Tout texte est traduction, il est donc inadéquation de base ». Citation qui a le mérite d’approcher ce que vous déployez dans votre livre. J’en retiens « inadéquation, déplacement » Travail difficile car comment énoncer l’écriture d’un psychanalyste ? (et je vais dire en quoi je nomme votre texte : écriture d’un psychanalyste) écriture poétique. Alors écriture d’un analyste puisque vous ne faites qu’au fil de ces pages, au travers d’éclats cliniques (beaucoup de monde vous accompagne !) écrire le transfert, plus précisément la langue du transfert. Pensée en mouvement, qui pour reprendre une citation de notre ami Christian Fierens que nous avons reçu également cette année « pensée mouvante qui évite l’être stable ». La seule voie de transmission qui soit digne de ce que Freud puis Lacan nous ont laissé et incité à poursuivre ! Au moment d’écrire « écrire le transfert » j’ai failli écrire « dire le transfert » car ce qui a été immédiatement évident pour moi lecteur, c’est combien votre écriture me faisait vous entendre ! J’ai rarement perçu une telle proximité entre votre façon de dire (et là je fais référence à ce que je vous ai entendu souvent à l’inter – Associatif) et votre style d’écriture. Correspondance bien étonnante ! C’est comme si débarrassé, plus encombré par notre théorie, vous pouviez vous ouvrir à cette langue du transfert – langue qui se tisse là dans cet espace de séance. Métaphore à l’œuvre, tour à tour je- tu -il -cette langue, votre écriture -montre comme le rappelle Eva-Marie Golder dans la préface « combien l’analysant comme l’analyste sont pris dans les rets de l’Imaginaire, dont les élaborations entrecroisent l’histoire de l’un et l’histoire de l’autre » Votre écriture nous dit tout cela, et dans un entremêlement constant nous fait (ce malgré les différences typographiques) ne plus savoir qui pense, qui parle. Vous, l’analysant (e) les autres qui viennent furtivement traverser l’espace de séance (je pense au très beau texte de J.B. Pontalis » : la traversée des ombres ») ? Entremêlement des voix, laissant bien entendre combien le travail de l’analyste est aussi travail d’auto-analyse. Ecriture du transfert, qui ne doit pas nous faire supposer, à la mesure de ce que je vous dis, que c’est la part belle à la captivation imaginaire te, à la parole magique. Non, dans un nouage discret vous nous faites sentir combien du réel, avec du réel vous faites (je fais allusion à un analyste que j’affectionne ; Olivier Grignon) du symbolique. C’est alors dire combien ces éclats cliniques qui font votre livre décrivent le ratage, l’inadéquation, à rendre compte de notre pratique ; restitution d’un texte qui s’écrit séance après séance. Il y a du reste puisque du sens à tout prix vous vous dégagez de sa glu pour nous laisser la porte grande ouverte ! |
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L’Invité : mardi 13 juin 2006
Daniel BONETTI pour son livre "L’arbre effeuillé et autres brindilles" Editions les carnets de psychanalyse. Présentation de Philippe Beucké